La corrida est une tradition profondément enracinée dans la culture hispanique, mais saviez-vous comment sont choisis les taureaux pour cette cérémonie ? Dans cet article, nous explorerons l’origine de la corrida, la provenance des taureaux, leur préparation avant le spectacle, et le déroulement des combats dans l’arène. Nous aborderons également le sort des taureaux qui montrent une bravoure exceptionnelle ou ceux qui blessent le matador. En outre, nous examinerons le nombre de taureaux tués chaque année en France, la législation en vigueur, et d’autres traditions tauromachiques dans le monde. Préparez-vous à plonger dans l’univers fascinant et controversé de la corrida.
L’origine de la corrida
La corrida trouve ses origines dans les anciennes traditions de l’Espagne médiévale. Les combats contre les taureaux étaient initialement une forme de divertissement réservé aux nobles. Au fil des siècles, cette pratique a évolué pour devenir une célébration populaire. La corrida telle que nous la connaissons aujourd’hui a pris sa forme moderne au XVIIIe siècle, grâce à des personnages emblématiques comme Francisco Romero, qui ont codifié les règles et les pratiques de ce spectacle.
Ce rite, où l’homme affronte la bête, symbolise la lutte entre l’homme et la nature, un thème souvent revisité dans l’art et la littérature espagnole. La corrida est devenue un élément culturel incontournable, influençant de nombreuses œuvres artistiques. Elle est considérée à la fois comme un art et un sport, empruntant des éléments de la danse, du drame et des prouesses physiques.
Bien que critiquée pour sa brutalité, la corrida continue d’attirer des foules passionnées qui voient en elle une expression de courage et de passion. Les aficionados, comme on appelle les amateurs de corrida, défendent cette tradition avec ferveur, arguant qu’elle fait partie intégrante du patrimoine culturel qu’il convient de préserver.
La provenance des taureaux destinés aux corridas
Les taureaux de corrida proviennent principalement de ganaderías, des élevages spécialisés dans la production de ces animaux robustes. Ces élevages sont essentiellement situés en Espagne, mais on en trouve également au Mexique, en Colombie, au Portugal et en France. Les taureaux de combat appartiennent à une race spécifique appelée « Toro de Lidia », sélectionnée pour sa bravoure et son agressivité.
Les éleveurs, appelés ganaderos, sélectionnent rigoureusement les géniteurs pour garantir des descendants qui répondent aux critères spécifiques de la corrida. Les taureaux sont élevés en semi-liberté dans de vastes pâturages, où ils peuvent développer leur musculature et leur caractère sauvage. Cette méthode d’élevage permet de préserver les instincts naturels de l’animal, essentiels pour le déroulement du combat.
Lors de la sélection des taureaux, les ganaderos prennent en compte plusieurs facteurs tels que la génétique, le comportement et l’héritage ancestral. Seuls les taureaux présentant les qualités requises, telles qu’une bravoure irréprochable et une apparence physique imposante, sont retenus pour la corrida. Ce processus minutieux assure que les taureaux sont à la hauteur des attentes lors de leur entrée dans l’arène.
La préparation des taureaux avant la corrida
La préparation des taureaux avant la corrida est un processus scrupuleux et méticuleux. Quelques jours avant le spectacle, les taureaux sont déplacés des pâturages vers des enclos plus petits près de l’arène. Ce transfert permet aux animaux de s’acclimater à leur nouvel environnement et de réduire leur stress complet. Les éleveurs surveillent attentivement leur comportement pour détecter toute anomalie.
Avant la corrida, les taureaux sont soumis à une série de tests pour évaluer leur bravoure et leur réactivité. Ces tests incluent souvent des rencontres avec des capes et des muletas, afin de mesurer leur agressivité et la façon dont ils chargent face à un obstacle. Seuls les taureaux qui réussissent ces épreuves sont jugés aptes à participer à la corrida.
Pendant la période de préparation, les taureaux reçoivent également des soins vétérinaires pour s’assurer qu’ils sont en excellente santé le jour du combat. Toute blessure ou maladie peut disqualifier un taureau de la corrida. Ce protocole rigoureux vise à garantir que l’animal est dans les meilleures conditions physiques pour offrir un spectacle digne de ce nom.
Le déroulement dans l’arène
Le déroulement d’une corrida dans l’arène suit un rituel précis et codifié, divisé en trois actes appelés tercios. Le premier tercio est dédié aux pics : le matador examine le taureau, tandis que les picadors, à cheval, plantent des piques dans le cou de l’animal pour diminuer sa force. Cette étape est cruciale pour évaluer la bravoure du taureau.
Le deuxième tercio, celui des banderilles, voit les banderilleros planter des bâtonnets colorés dans les épaules du taureau. Cet acte a pour but d’exciter l’animal et de relever son comportement combatif. Le taureau doit alors montrer des signes de bravoure et d’agressivité pour captiver le public et satisfaire les attentes des aficionados.
Enfin, le troisième tercio est celui de la mise à mort. Le matador, armé d’une épée, affronte le taureau dans un dernier face-à-face. La passe de muleta est un moment clé où le matador démontre son habileté et sa maîtrise de la bête. L’objectif est de tuer le taureau rapidement et proprement, en utilisant une estocade précise entre les omoplates.
Les cas d’épargne des taureaux
Bien que la corrida se termine le plus souvent par la mort du taureau, il existe des cas où l’animal peut être gracié. Cette pratique, appelée « indulto », survient lorsque le taureau montre des qualités exceptionnelles de bravoure et de combativité lors du spectacle. Le public et le matador peuvent demander l’épargne du taureau en levant des mouchoirs blancs.
La décision finale de gracier le taureau revient généralement au président de l’arène, qui se base sur l’opinion du public et sur les performances du taureau durant la corrida. Si le taureau gagne l’indulto, il retourne à l’élevage pour devenir un reproducteur. Sa bravoure sera ainsi transmise à ses descendants, perpétuant la lignée des taureaux de combat.
Le taureau gracié est ensuite soigné pour recouvrer ses blessures et bénéficie d’une retraite privilégiée dans les pâturages. Cette pratique est rare et ne concerne qu’une minorité de taureaux, mais elle souligne l’importance accordée à la bravoure et à l’héritage génétique dans l’univers de la corrida.
Le sort des taureaux qui blessent le matador
Dans une corrida, il arrive que le taureau blesse le matador. Ces incidents sont souvent spectaculaires et peuvent avoir des conséquences graves pour les deux protagonistes. Le sort du taureau dépend en général de la gravité de la blessure infligée au matador. Si la blessure est superficielle, la corrida se poursuit normalement.
En revanche, si le matador est grièvement blessé, le taureau est parfois immédiatement abattu pour mettre fin au spectacle et permettre aux secours d’intervenir. Dans certains cas, un autre matador peut être appelé à terminer le combat. Les aficionados voient souvent dans ces moments de confrontation une forme d’héroïsme et de sacrifice.
Le destin des taureaux ayant blessé un matador est souvent plus sombre. Contrairement aux idées reçues, ces taureaux ne bénéficient pas d’un statut spécial et sont généralement abattus après la corrida. Ce traitement est dicté par les règles strictes de la tauromachie, qui prônent la mise à mort de l’animal dans l’arène, quelle que soit l’issue du combat.
Nombre annuel de taureaux tués dans les corridas en France
En France, la corrida se pratique principalement dans certaines régions du sud-ouest, comme la Nîmes, Arles et Bayonne. Chaque année, plusieurs centaines de taureaux sont tués lors des corridas organisées dans ces villes incontournables. Le nombre exact peut varier en fonction du nombre de spectacles et des festivals taurins organisés annuellement.
La France, bien que moins fervente que l’Espagne, maintient une tradition taurine vivante avec des ferias attirant des milliers de spectateurs. En moyenne, on estime qu’environ 1 000 taureaux sont tués chaque année dans les arènes françaises. Cette pratique continue de susciter des débats intenses entre ses partisans et ses opposants.
Les corridas en France représentent une part importante de la culture locale dans les régions concernées. Pourtant, des mouvements de plus en plus nombreux appellent à l’abolition de cette tradition, arguant qu’elle est cruelle et anachronique. Malgré ces controverses, la corrida reste une composante culturelle solide de certaines régions françaises.
La législation française sur la corrida
En France, les corridas sont régies par une législation spécifique. Selon l’article 521-1 du Code pénal, les actes de cruauté envers les animaux sont interdits, mais il existe une exception pour les corridas lorsqu’une « tradition locale ininterrompue » peut être prouvée. Ce cadre juridique permet aux régions où la corrida est ancrée de continuer cette pratique.
La législation française stipule que les corridas ne peuvent être organisées que dans les localités où elles ont une forte tradition historique. Cette dérogation légale a été la source de nombreuses controverses et de débats devant les tribunaux. Les opposants à la corrida militent pour l’abolition de cette exception et appellent à une interdiction totale sur le territoire français.
Malgré la législation en vigueur permettant les corridas, des réglementations strictes encadrent le déroulement des spectacles. De plus, des organismes de protection animale surveillent attentivement leur application et n’hésitent pas à dénoncer les abus et les dérives. Ces contrôles garantissent un certain respect des normes en matière de bien-être animal.
Les autres traditions tauromachiques mondiales
Bien que la corrida soit la forme la plus connue de tauromachie, il existe d’autres traditions tauromachiques à travers le monde. Au Portugal, par exemple, la « tourada » est une forme de corrida où les taureaux ne sont pas mis à mort publiquement dans l’arène. Les cavaliers, appelés cavaleiros, affrontent les taureaux et les forçats à pied les immobilisent.
Au Japon, une autre forme de tauromachie se pratique : le « Tōgyū ». Cette tradition met en scène des combats de taureaux entre eux, sans intervention humaine directe. Les taureaux sont confrontés dans des duels qui testent leur force et leur endurance, mais ces combats ne se terminent pas par la mise à mort. Le Tōgyū est considéré comme un sport et un spectacle.
En Amérique latine, notamment au Mexique et en Colombie, la corrida est célébrée avec une ferveur similaire à celle de l’Espagne. Chaque pays a ses particularités et ses règles, adaptées aux cultures locales. En Équateur, par exemple, un type de corrida appelé « corrida sin sangre » est pratiqué, où l’usage des banderilles et des épées est symbolique, et les taureaux ne sont pas tués.
THÈMES ASSOCIÉS À L’ARTICLE
- Élevage et sélection des taureaux de combat
- Cultures et traditions taurines
- Études sur le comportement animal en tauromachie
- Débats éthiques sur la corrida
- Réglementations et législation des spectacles taurins
- Impact socio-économique des corridas dans les régions concernées
La corrida est une tradition complexe et riche en symbolisme, avec une histoire et un déroulement rigoureusement codifiés. De l’élevage des taureaux de combat à l’exceptionnelle possibilité d’indulto, chaque étape met en lumière l’importance de la bravoure et de l’héritage culturel. Les débats entourant la législation et l’éthique de cette pratique montrent que la corrida reste un sujet passionnant et controversé. Partout dans le monde, des variantes de cette tradition perdurent, illustrant la diversité des pratiques tauromachiques.
FAQ
Est-ce que le taureau souffre lors de la corrida ?
Oui, le taureau souffre lors de la corrida. Il subit des blessures douloureuses infligées par les piques et l’épée. Cette pratique est considérée cruelle par de nombreux défenseurs des droits des animaux.
Comment sont élevés les taureaux de corrida ?
Les taureaux de corrida sont élevés principalement dans des fermes spécialisées appelées « ganaderías » en Espagne et en Amérique latine. Ils grandissent en liberté sur de vastes terrains pour favoriser leur développement musculaire et leur comportement naturel. Leur sélection est rigoureuse, basée sur des critères de bravoure et des caractéristiques physiques spécifiques.
Quel est le prix d’un taureau de corrida ?
Le prix d’un taureau de corrida peut varier entre 5 000 et 30 000 euros en fonction de plusieurs facteurs, comme l’élevage et la qualité de l’animal. Les taureaux de renommée supérieure peuvent coûter encore plus cher. Les prix peuvent aussi être affectés par la notoriété de la corrida à laquelle le taureau participera.
Est-ce qu’on mange le taureau après une corrida ?
Oui, on mange souvent le taureau après une corrida. Sa viande est généralement vendue ou donnée à des boucheries locales. Elle peut être transformée en plats traditionnels.