Plus de 5000 personnes sur les gradins dacquois, dont, beaucoup de familles ont assisté à l’éliminatoire du concours de novilladas sans chevaux de la féria dacquoise. Les erales de Baltasar Iban, légers aux armures commodes (gachos, brochos, ou cornicortos) sont sortis très nobles et pour certains avec du piquant. Tous offraient des possibilités exploitées de façon diverses par les cinq novilleros en compétition.
Romero Campos reçoit le premier qui met bien la tête dans la capote. A la muleta, l’eral vient fort sur le cite Dans les premières séries, le novillero se croise mais ne pèse pas assez et se fait souvent accroché la muleta Petit à petit, il se croise moins et toréé plus sur le voyage enchaînant les passes sans dominer Il se fait même accrocher sur une manoletina .Le toro charge encore avec vivacité en fin de faena, le matador cite à recibir mais il pinche. Il s’en suit une estocade à volapié, entière mais de côté Le toro se couche mais insuffisamment touché finit par se relever. Il met du temps à tomber, le public, assez « novice « en tient rigueur au torero et son puntillero.
Le second, un des mieux présentés, est reçu à la cape par Tibo Garcia. Adrien Salenc, torero très largo, réalise un très bon quite composé de cinq passes toutes différentes. A la muleta, le toro est tardo et à une charge courte. Bon début de faena avec deux séries templées, le toro un peu désordonné finit par se fixer. Il est un peu faible et manque de chispa. Le travail de Tibo est appliqué, élégant mais transmet peu à cause de la fadeur de l’eral, à l’exception d’une dernière série où il embiste un peu plus. Deux pinchazos précèdent une entière de côté. La présidence accorde sans vrai pétition une oreille qui sera contestée par une partie du public.
Le troisième est le mieux armé du lot. Après un bon quite par faroles, Adrien Salenc prend les banderilles .La réussite n’est pas au rendez vous avec des passages à faux et quelques loupés. Les premières lances par le haut vont dérégler le toro. Il prend l’habitude d’envoyer un coup de tête à la fin de la passe. Le français va s’en voir pour corriger ce défaut en imposant à l’Ibanes de baisser la tête. Le toro est heureusement noble et a une bonne corne droite. Le toro et la faena vont à mas Les dernières séries sont excellentes croisées et templées. Adrien confirme ce jour qu’il sait communiquer avec le public et surtout qu’il a un répertoire très largo qui lui permet d’agrémenter ses séries de détails ou gestes spontanés toujours élégants. Il tue vite d’une entière, un peu de côté. Compte tenu de l’oreille accordée à Tibo Garcia, le double trophée s’impose .Le mouchoir bleu pour l’eral ne se justifiait pas du tout.
Yvan Gonzales a été décevant. Il est bon à la cape et aux banderilles .Son eral, le plus costaud du lot est un peu faible. Noblote, il devient très vite soso. Le novillero que nous avions vu très sérieux et sincère à plusieurs reprises va chercher la facilité. Il toréé systématiquement sur le pico et sur le voyage. La faena très superficielle n’exploite pas les possibilités du bicho et cherche à peser plus sur le public que sur l’animal. Peu dominé, l’eral sera très mal tué mais le salmantin s’octroie quand même une vuelta.
Le dernier, seul negro du lot, est fuyard à la cape. Manso aux deux premiers tiers, il viendra mieux à la muleta. Angel Tellez ne se croise pas. Comme à Plaisance face aux novillos du Lartet, il alterne quelques bonnes passes avec beaucoup d’autres désordonnées .La muleta est accrochée , Tellez se fait déborder par son opposant. Toujours comme à, Plaisance, la faena s’éternise et devient languissante, d’autant que le torero est de plus en plus dominé par le Baltasar Iban. Un pinchazo, une entière en avant, le toro est relevé par le puntillero et tarde à tomber à nouveau.
Les deux français sont qualifiés pour la finale de vendredi face aux erales de José Cruz. Une partie du public conteste la qualification de Tibo Garcia. Sans chauvinisme, même si tout n’est pas parfait et s’il est toujours aussi peu communicatif, il a été plus sincère qu’Yvan Gonzales. Adrien sort en triomphe, ce qui est normal, accompagné du mayoral ce qui est incompréhensible. Les novillos ont été intéressants, mais pas exceptionnesl, et il manque l’épreuve de la pique pour les évaluer complètement. Un simple salut du sympathique Domingo aurait suffi.
Fiche technique : Eliminatoire des non piqués de la Feria de Dax 2015
5 erales de Baltasar Iban nobles et donnant du jeu pour
Romero Campos : silence
Tibo Garcia : une oreille
Adrien Salenc : deux oreilles
Yvan Gonzales : un avis et vuelta
Angel Tellez un avis et silence
Vuelta au troisième eral
Sortie en triomphe d’Adrien Salenc et du mayoral
5000 personnes
Sont qualifiés pour la finale Tibo Garcia et Adrien Salenc.
Thierry Reboul